- LISTÉRIOSE
- LISTÉRIOSELa listériose est une maladie infectieuse commune à l’homme et aux animaux (anthropo-zoonose) due à un germe aérobie non sporulé: Listeria monocytogenes . La fréquence de cette maladie encore rare, bien qu’à diffusion mondiale, augmente de façon sensible chez l’homme sans qu’il soit encore possible de dire si l’augmentation constatée traduit une extension réelle ou seulement une meilleure connaissance des divers aspects cliniques de l’infection, favorisant son diagnostic, ou encore une amélioration des méthodes bactériologiques d’isolement et d’identification du germe responsable.La découverte de «Listeria monocytogenes»Cette bactérie fut isolée pour la première fois en Suède par Hülphen, en 1911, à partir d’un foie de lapin, mais c’est à partir de 1920 que Murray et coll. reconnaissent son importance (lors d’épizooties chez les lapins de Cambridge) et lui donnent le nom de Bacterium monocytogenes , en raison de la mononucléose observée chez ces animaux. Les observations de A. Nyfeld, de 1929 à 1932, firent supposer que c’était l’agent d’une maladie humaine très spéciale: la mononucléose infectieuse. En 1934, C. Burn montra le rôle de ce germe dans la méningite des nouveau-nés. En 1940, J. Pirié proposa l’appellation définitive de Listeria monocytogenes pour ce microbe, dont le rôle en pathologie animale et humaine va sans cesse croissant. Présentement, la listériose, infection commune à l’homme et aux animaux, apparaît comme une saprozoonose, c’est-à-dire une zoonose dont le réservoir est constitué par le milieu extérieur (sol essentiellement) à partir duquel se contaminent à la fois l’homme et les animaux.La listériose chez les animauxL. monocytogenes a été décelée chez de nombreux animaux, qu’il s’agisse de mammifères (bovins, ovins, caprins, chiens, rongeurs), d’oiseaux, de poissons, de crustacés et même d’insectes. Elle entraîne une symptomatologie variée (encéphalites, septicémies, péricardites, myocardites); fréquemment, l’infection reste latente et ne se révèle, chez les mammifères, qu’à l’occasion d’une gestation aboutissant à l’avortement. Ces infections inapparentes font que les espèces animales porteuses de germes peuvent, directement ou indirectement, être à l’origine de la contamination d’autres espèces animales et de l’homme. L’utilisation de plus en plus répandue de l’ensilage, où la listeria est capable de se multiplier, est tenue pour responsable de l’augmentation des cas observés chez les bovins.La listériose chez l’hommeLa listériose atteint surtout le nouveau-né, mais elle n’est pas rare chez les adultes. Elle se présente, selon les cas, comme une maladie acquise ou comme une maladie congénitale. Chez la femme enceinte, elle se traduit par un épisode fébrile discret. Elle peut rester totalement asymptomatique et, non traitée, entraîne la contamination du fœtus.Selon le mode de contamination, les aspects cliniques sont variables chez le nouveau-né: en cas de contamination hématogène transplacentaire, l’enfant naît soit mort, soit prématuré avec des signes graves d’infection généralisée. Si la contamination se fait pendant l’accouchement, en traversant les voies génitales infectées de la mère, le nouveau-né paraît normal pendant une à deux semaines, puis manifestera progressivement les signes d’une listériose à localisation le plus souvent méningée. Chez certains prématurés, L. monocytogenes a été mise en évidence dans le pharynx.Chez l’adulte, la listériose revêt surtout une forme aiguë: soit méningite purulente, soit encéphalite suppurée, soit méningo-encéphalite s’accompagnant quelquefois de signes pulmonaires ou rénaux. Il existe des formes subaiguës (méningites à liquide clair) et de nombreuses formes localisées: pulmonaire (pneumonie diffuse, foyers de broncho-pneumonie, syndrome pleuro-pulmonaire), conjonctivite, rhinopharyngite, sinusite chronique, inflammation soit de la muqueuse qui tapisse le bassinet et le calice des reins, soit de la vessie (pyélites et pyélocystite). Les septicémies avec localisation hépatique et angine sont plus rares. Enfin, la listériose inapparente est certainement très répandue.Étude bactériologiqueL. monocytogenes est un bacille Gram positif non sporulé, non capsulé. Ce germe pousse facilement sur milieux usuels; il se multiplie même à + 4 0C et l’emploi de cette température d’incubation constitue un bon procédé d’enrichissement. L. monocytogenes est aérobie, anaérobie facultatif et mobile. Sa capacité d’hydrolyser l’esculine est utilisée comme épreuve pour la différencier du bacille du rouget (Eresypelothrix rhusiopathiae ). L. monocytogenes ne sécrète pas d’exotoxines mais possède une endotoxine nécrosante. L’étude antigénique classe les souches de L. monocytogenes en quatre types sérologiques; les types I et IV sont les plus fréquents dans les produits pathologiques.Diagnostic, traitement, épidémiologieSelon les formes cliniques, le diagnostic direct est assuré par l’obtention en culture du germe à partir du méconium, du liquide céphalo-rachidien, du sang, du prélèvement vaginal. Le diagnostic indirect peut être obtenu par la séroagglutination ou la réaction de fixation du complément effectuées avec le sérum des malades.Malgré l’action de la thérapeutique, la listériose reste une maladie grave à mortalité élevée. Le traitement par les antibiotiques doit être prolongé et adapté à chaque cas en fonction de chaque souche.Si le mode de transmission est bien connu dans la listériose du nouveau-né, il est plus rarement mis en évidence chez les adultes. La contamination se fait rarement par voie respiratoire (inhalation de poussières contaminées) à partir de réservoirs de bacilles (animaux malades ou porteurs sains) et habituellement par voie digestive (laits provenant de femelles infectées, aliments souillés, entre autres fromages de fabrication artisanale). La grande résistance du germe lui assure une longue survie dans le milieu extérieur.listériosen. f. VETER, MED Maladie infectieuse due à un bacille (Listeria monocytogenes), fréquente chez l'animal et transmissible à l'homme, chez lequel elle peut se manifester sous forme de méningite. La listériose est particulièrement fréquente et grave chez le nouveau-né.listériose [listeʀjoz] n. f.ÉTYM. 1950, Garnier-Delamare; de listeria.❖
Encyclopédie Universelle. 2012.